Pour que les chantiers du nouveau métro aient le moins d’incidences possible sur l’environnement, un écologue établit des préconisations pour protéger la biodiversité. Nous avons suivi cet expert qui sillonne le tracé du tronçon 2 de la ligne 16, entre les gares Aulnay et Clichy - Montfermeil, avant le début des travaux de construction.

François Rose retourne les souches d’arbre et met le nez dans les fourrés. À la vue d’un papillon rare, une Grande tortue (Nymphalis polychloros) qui butine une fleur, il saisit son appareil photo pour en capturer la trace. Cette scène bucolique pourrait nous tromper. Nous ne sommes pourtant pas dans un parc naturel. Nous nous situons bien sur un chantier du Grand Paris Express.
Cet écologue, expert en biodiversité, est venu de Touraine pour intervenir sur le lot 2 de la ligne 16, d’Aulnay à Clichy - Montfermeil. Le chantier se trouve en effet à un moment charnière. D’une part, les travaux préparatoires s’achèvent. Les terrains, désormais libérés, seront bientôt prêts à accueillir les ouvrages du nouveau métro. D’autre part, le groupement d’entreprises Salini Impregilo / NGE s’est vu notifier le marché de génie civil et commencera les travaux de construction prochainement. C’est dans cette période intercalaire que s’inscrit la mission de l’écologue, intervenant pour le compte du groupement d’entreprises. À la suite de son inspection des emprises en chantier, il précisera si les prescriptions réglementaires ont bien été respectées et dressera un inventaire de préconisations pour protéger la biodiversité.
Des palissades protectrices


Contenir les espèces exotiques envahissantes
La flore est également inspectée de près. François Rose porte son attention non seulement sur sa préservation mais parfois aussi sur sa non-prolifération. Dans le collimateur se trouvent des espèces exotiques envahissantes, des végétaux qui se répandent si facilement qu’ils couvrent tout, au dépend des espèces indigènes. Parmi ces espèces figurent la Renouée du Japon et le Robinier faux-acacia, par exemple. « De simples boutures de tiges peuvent se développer rapidement pour devenir des massifs qui envahissent tout jusqu’à remplacer les espèces indigènes », explique l’écologue. Les terres qui comprennent ces fragments de rhizomes doivent donc subir un traitement pour que ces espèces n’aillent pas germer ailleurs, lors de leur évacuation.
Cette intervention d’écologue est une des étapes d’un processus environnemental rigoureux, allant de l’étude d’impact jusqu’aux mesures de compensation. Celles-ci consistent à recréer des habitats (mares, zones humides, milieux boisés ou de prairies, …) favorables aux espèces touchées par les chantiers et rappellent que les enjeux environnementaux font partie des ambitions du nouveau métro… y compris pendant les travaux.