Les jeunes à l’assaut des métiers du Grand Paris Express

Les collégiens lors de leur visite de la Fabrique du métro
Dans le cadre de ses activités dédiées aux jeunes franciliens, la Société du Grand Paris valorise les métiers qui participent à l’aventure du nouveau métro. Nous avons accompagné des élèves de 3ème, de cinq établissements prioritaires de l’académie de Paris, en stage sur les traces du Grand Paris Express.

Un chalumeau dans la main, Arnold fait sensation avec sa démonstration de soudure devant les stagiaires de 3ème. Il y a encore peu, cet élève en alternance au lycée Guimard (Paris 19) était l’un des leurs. Il a aujourd’hui trouvé sa voie dans la plomberie. « J’habitais à Poitiers, je me suis bougé pour trouver des stages, jusqu’à Paris, explique-t-il. J’ai essayé le placo, la serrurerie, la couverture… Avant de découvrir la plomberie ! » Et pourquoi pas, un jour, travailler sur quelques-uns des milliers de tuyaux du nouveau métro ? Les élèves de 3ème qui l’écoutent, fascinés, réalisent leur premier stage. Ils entament donc leur exploration du monde professionnel par la découverte des métiers du Grand Paris Express. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont l’embarras du choix…

Visite du lycée Hector Guimard (Paris 19)

Visite du lycée Hector Guimard (Paris 19)

Une diversité de métiers à en donner le tournis

A la Fabrique du métro, à Saint-Ouen, les jeunes franciliens mettent les mains dans les terres, soupèsent les briques et testent les nouvelles assises des futures rames du métro. Une manière concrète d’appréhender la diversité des emplois, en surface comme en sous-sol, manuels ou en bureau. Du géologue qui étudie les terres traversées par le métro à l’ascensoriste qui aura en charge les ascenseurs dans ces gares très profondes, en passant par le designer qui dessine la signalétique ou le mobilier des quais. Dans ce panel des professions du Grand Paris Express, il y a aussi le dessinateur projeteur qui dessine les plans 2D/3D des lignes et gares, le grutier qui manœuvre avec le vent sans craindre le vertige, l’urbaniste qui en conçoit les quartiers… Mais le métier qui frappe le plus l’imaginaire des stagiaires est probablement celui de pilote de tunnelier.
 

Le choix est si large qu’il pourrait donner le tournis. Mais il peut surtout donner des idées et susciter des vocations. « C’est compliqué, l’orientation », confirme Denys, l’un des élèves. Passionné par le monde ferroviaire, le choix de ce stage lui est apparu comme une évidence. « Le plus dur, c’est de trouver le métier qu’on aimera longtemps », ajoute son camarade Lucas, un stagiaire davantage attiré par le vaste univers de l’informatique. « Souvent, des élèves s’orientent vers un lycée professionnel à côté de chez eux sans assez s’interroger sur les matières et les métiers qui sont enseignés, explique Alice Abadjian, chargée de projet à l’association Crée Ton Avenir !!!, qui milite en faveur d’une orientation choisie et non pas subie. Alice et Charlotte Delafosse accompagnent les élèves tout au long de leur semaine de stage.

Les collégiens découvrent la rame du nouveau métro.

Les collégiens découvrent la rame du nouveau métro.

Une sensibilisation sous la figure d’Hector Guimard

Parmi les professions mises en lumière au fil de ce parcours, les métiers manuels sont à l’honneur. « On souhaite vraiment revaloriser les filières manuelles et d’apprentissage, sans lesquelles il n’y a pas de possibilité de construire le nouveau métro ! », souligne Caroline Broisin, cheffe de projet Jeunesse à la Société du Grand Paris. Pour briser les stéréotypes, on n’hésite pas à casser les tabous en libérant la parole sur le salaire, la pénibilité, les passerelles ou encore la place des femmes sur les chantiers. « On manque beaucoup de couvreurs ou de plombiers en France », abonde Christophe Albier, directeur délégué aux formations du lycée Guimard. La visite de cet établissement ne doit évidemment rien au hasard puisqu’il porte le nom du décorateur du métro parisien en 1900. Ses motifs et arabesques inspirés des courbes de la nature sont célèbres dans le monde entier. Leur audace créative représente une source d’inspiration pour les stagiaires de 3ème pour qui les bouches de métro ne passeront assurément plus inaperçues.

Les métiers manuels au service du nouveau métro

Déambulant dans le lycée d’une salle à l’autre, les 3èmes découvrent des métiers auxquels ils n’avaient jamais songé. Dans l’atelier des tailleurs de pierres, certains se croient débarquer au Moyen Âge… alors que la construction et surtout la restauration permise grâce à la pierre sont en plein essor. Ces pierres calcaires serviront notamment à restaurer des bâtiments haussmanniens protégés ou à reconstruire Notre-Dame de Paris. Grâce à ces tailleurs, c’est le patrimoine français qui est entretenu et transmis aux générations suivantes.

Plus loin, les élèves découvrent les apprentis couvreurs, à peine plus âgés qu’eux. Là-encore, des sujets très concrets sont abordés : le vertige sur les toits ou encore l’entretien physique dans une salle de musculation. Le point commun de tous ces métiers manuels ? Tous sont potentiellement utiles pour fabriquer le nouveau métro. On leur a d’ailleurs commenté un chantier, à l’ouvrage du Puits Agnès, situé à Saint-Denis. Et trois ambassadeurs, des professionnels travaillant à la Société du Grand Paris, sont venus échanger avec eux de leur métier.

Découverte de l'atelier des tailleurs de pierres.

Découverte de l'atelier des tailleurs de pierres.

La première pierre de leur parcours d’orientation

 « On a parfois des jeunes qui ne s’investissent pas à l’école, mais qui se donnent à fond dans cette semaine professionnelle », confirme Alice Abadjian, visiblement ravie à la suite de la présentation des travaux de groupe devant un jury de professionnels. A n’en pas douter, cette semaine a allumé des étincelles dans la tête de ces élèves. Surtout, elle a rendu leur noblesse à des métiers souvent méconnus et injustement victimes de stéréotypes. Retrouvant en suite les bancs du collège, ils ont en poche la première des pierres qui jalonneront leur parcours d’orientation jusqu’à leur futur métier. Quand le Grand Paris Express sera en cours d’achèvement, ils auront 23 ans. Certains d’entre eux participeront peut-être à la dernière phase des travaux...

Les collégiens ayant participé au stage sont scolarisés dans les établissements suivants : Jean-Baptiste Clément (75020), Edgar Varese (75019), Mozart (75019), Daniel Mayer (75018) , Morvan (75009).